Combattre la dépression partie 9 : « Non pas ma volonté... »



    La dépression peut parfois s'installer lorsque nous avons un désir très fort mais que nous perdons tout espoir de le voir se réaliser un jour.
  • Ce désir peut concerner le passé : retrouver un être cher disparu ou éloigné, ne pas avoir commis certaines actions pour lesquelles nous culpabilisons, ne pas avoir échoué, ne pas avoir été traitées comme nous l'avons été,...
  • Ou l'avenir : réaliser un rêve, réussir, trouver un sens à sa vie, avoir un enfant, conquérir le cœur d'une personne, être acceptée ou aimée, être à la hauteur, être débarrassées d'une cause de souffrance (douleur, maladie, surcharge de travail, fatigue, ennemi,,...)
    Nous nous sommes parfois battues en vain pendant longtemps. Ce désir prend une telle importance dans notre vie que toutes les autres choses (et les autres personnes) perdent leur intérêt et leur capacité à nous rendre joyeuses. (cf : les 2 premiers symptômes de la partie 2). Un peu comme si nous étions face à l'arbre qui nous cache la forêt. Nous en arrivons à y penser de façon obsessionnelle. Nous pensons être incapables d'être heureuses tant que ce besoin-là ne sera pas satisfait.

«  Un espoir différé rend le cœur malade, Mais un désir accompli est un arbre de vie. »
Proverbes 13.12

    Ce proverbe est vrai. Notre cœur en devient malade. Et cela a aussi des répercussions sur notre corps, comme nous l'avons vu dans la partie 5.
    Nous perdons aussi par là notre capacité à être reconnaissantes puisque l'insatisfaction nous accompagne au quotidien. Nous pouvons même parfois en vouloir à Dieu de nous priver de quelque chose d'aussi légitime.

« La tristesse et le désespoir ne sont pas une même chose. La tristesse est une douleur pour laquelle la consolation est possible. Elle résulte de la perte d'une bonne chose parmi d'autres. Si vous subissez un revers au travail, vous pouvez trouver du réconfort au sein de votre famille. Mais le désespoir est sans consolation, parce qu'il résulte de la perte de la chose ultime. Lorsque vous perdez votre dernière source de sens ou d'espoir, rien ne peut prendre sa place. Et cela vous brise.» (1)

    La toute première chose que nous pouvons faire pour combattre la dépression, est d'identifier ce désir qui nous fait tellement souffrir. Parfois, c'est évident, d'autres fois, il faut se livrer à une introspection approfondie pour en prendre conscience. Analyser tout notre vécu, nos relations avec les personnes qui ont construit notre passé, les événements marquants,... Quelquefois, une aide extérieure est nécessaire (cf : partie 14). La cause peut remonter jusque dans notre petite enfance.

    Une fois ce désir identifié, la seule solution pour guérir, sera d'y renoncer, d'en faire le deuil. C'est douloureux, c'est un combat, mais il faut prendre conscience que cela est devenu une idole dans notre cœur qui nous empêche de croire que Dieu veut le meilleur pour nous.
    C'est comme un jardin de Gethsémané où nous sommes mises à l'épreuve et où nous devons accepter de dire : « Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » Luc 22.42

    Il ne s'agit pas de nier nos désirs mais de les accepter, de les exposer à Dieu et de consentir à ce qu'il nous dise « non, ce n'est pas ma volonté pour toi, j'ai prévu autre chose ».

« Tout d'abord, il nous faut reconnaître que nous aurons toujours des désirs insatisfaits dans cette vie. En fait, s'ils étaient tous comblés ici-bas, nous aurions vite fait de vouloir rester, et notre cœur n'aspirerait jamais à un endroit meilleur... nous devons apprendre à accepter ces désirs, à les abandonner à Dieu et à chercher en lui la satisfaction des besoins les plus profonds de notre cœur. » (2)

    Exprimé ainsi, on dirait une recette simple qui ne prend pas en compte l'ampleur de la souffrance que vous pouvez éprouver.
    Ne croyez pas cela. Je sais par expérience à quel point ce pas de renoncement à ses rêves et ses aspirations peut être coûteux et douloureux.

    En fait, c'est même tellement difficile, que parfois il faut du temps, et quelquefois, on n'y parvient pas tant que nous ne sommes pas « assez désespérées ».

    Nous nous accrochons avec tellement de force à ce désir que nous préférons souffrir et être malheureuses plutôt que d'y renoncer.
    C'est seulement lorsque nous sommes tellement misérables que nous avons l'impression que nous ne supporterons pas un jour de plus de cette vie infernale, que nous sommes prêtes à tout pour que demain soit meilleur qu'aujourd'hui, que nous renonçons enfin à notre volonté parce que c'est la seule solution qu'il nous reste à part la mort.

    Quelquefois, il faut répéter ce combat pour soumettre notre volonté à Dieu à plusieurs reprises. Parfois même quotidiennement.

    Ce qui est si difficile, c'est que ce pas d'obéissance n'empêche pas de souffrir. Nous vivons toujours avec un besoin non comblé, avec un manque.
    Le Seigneur ne nous accordera peut-être même pas la guérison immédiatement. Mais ce que cela change, c'est que nous sommes tristes, mais non plus désespérées.

    Parfois ce sera plus compliqué encore parce que la dépression aura fait d'autres dégâts dans notre vie. Mais ce premier pas nous donnera la force de lutter pour affronter chaque difficulté l'une après l'autre.

« Et maintenant, si ton fardeau est déposé, ne sois pas dans l'inquiétude en cherchant ici ou là une guérison qui ne vient pas. Ne lâche pas sous prétexte que rien ne change. Tu dois regarder non à la guérison mais à Jésus ta guérison. Tu es maintenant dans ses mains, et tu peux lui faire confiance. » (3)

(1) Les idoles du cœur, Timothy Keller, P.8
(2) Ces mensonges qu'on nous fait croire et les vérités qui nous libèrent, Nancy Leigh Demoss, P82,83
(3) Echec à la dépression, André Adoul P.93

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À Ses ordres soumis
Sans aucun compromis: 
Alors le Tout-Puissant peut agir. 
Il nous ouvre les flots, 
Fait tomber Jéricho. 
Simplement il faut croire, obéir. 

Croire, obéir: 
Pour que Dieu puisse ouvrir
Les écluses célestes, 
Il faut croire, obéir. 

Extrait du chant Croire, obéir
Traduction française de Trust and Obey
John H.Sammis

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