Combattre la dépression partie 5: Répercussions physiques


« Pourquoi cet imprévu m'a-t-il contrariée à ce point ?
Pourquoi cette parole déplacée m'a-t-elle mise dans une telle colère ?
Pourquoi me suis-je mise à pleurer suite à cette déception ?
Les choses ne m'affectaient pas autant auparavant.
Pourquoi suis-je toujours à fleur de peau ?
Je ne me reconnais plus. Je ne suis plus moi-même.
Je ne contrôle plus mes réactions. J'ai l'impression de devenir folle.
Et cela m'effraie horriblement !»

    L'un des effets de la dépression sur notre corps, c'est qu'elle perturbe l'équilibre chimique de notre cerveau. Certains neurotransmetteurs comme la sérotonine (mais aussi la dopamine ou la noradrénaline) ne sont plus suffisamment produits par nos neurones et cela peut occasionner de la tristesse, une perte d'intérêt pour les choses et les personnes, un ralentissement psychomoteur,... mais aussi une perte de contrôle de notre intellect (cerveau cognitif) sur la partie du cerveau qui contrôle nos émotions (cerveau émotionnel).

    Avez-vous déjà vu un enfant faire une crise pour un simple biscuit cassé ? Les enfants sont naturellement ainsi. Leur intellect n'est pas encore assez développé pour prendre le dessus sur leurs émotions. Lorsqu'ils ont peur, qu'il sont angoissés, tristes, en colère ou excités, ils ne parviennent pas à sortir par eux-mêmes de cet état. Ils ont besoin d'être rassurés, réconfortés ou calmés par un adulte.     Au fur et à mesure qu'ils grandissent et que leur intellect se développe, ils réussissent à se maîtriser par eux-mêmes.
Exemple : Une angoisse nocturne. Un tout petit a besoin d'être rassuré par ses parents. Un adulte cherchera à penser à quelque chose de positif pour dominer sa peur.

    Lorsque nous sommes atteintes de dépression, notre cerveau perd en partie (provisoirement !) cette capacité à contrôler nos émotions. C'est un peu comme si nous redevenions enfants sous cet aspect-là. Nous sommes hyper-sensibles.

    Nous ne perdons pas la raison, nous ne devenons pas folles, simplement, nous ressentons les émotions négatives beaucoup plus puissamment du fait que notre cerveau ne parvient pas à les maîtriser. Et cela nous fait parfois exploser.

    Prendre conscience de cela nous terrorise parce que nous ne nous reconnaissons plus. Nous avons l'impression d'avoir changé de caractère. D'être devenus violentes, colériques, ou pleurnicheuses et égocentriques alors que nous ne l'étions pas auparavant. C'est cela qui peut donner l'impression de devenir folles.
    Par ailleurs, nous n'apprécions pas ce que nous croyons être notre nouvelle façon d'être. Bien souvent, ces explosions émotionnelles sont difficiles à supporter par notre entourage, et nous sommes conscientes que nous faisons souffrir les personnes que nous aimons alors nous nous replions sur nous-mêmes. Nous faisons des efforts pour changer, mais nous n'y parvenons pas.
    A cause de cela, nous avons de plus en plus de mal à nous supporter. Notre estime de nous-mêmes est en chute libre. Nous nous trouvons méchantes, notre cœur nous semble complètement noir. Nous en arrivons a nous détester, à ne plus vouloir vivre avec nous-mêmes, parfois même à ne plus vouloir vivre tout court pour ne plus faire souffrir nos proches.
    Nous avons alors tendance à fuir le contact avec les autres pour éviter ces explosions émotionnelles, pour ne pas les blesser ou parce que nous pensons que nous ne valons pas la peine qu'ils nous accordent de l'intérêt.
    Nous recherchons la solitude et simultanément, nous avons du mal à supporter la solitude parce que nous nous retrouvons seules avec nous-mêmes et que nous ne nous supportons pas...
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    Cette situation peut être désespérante parce que nous sommes incapables de changer par nos efforts. Nous avons l'impression que nous resterons toujours ainsi. Mais c'est faux ! La guérison est possible si nous la voulons de tout notre cœur ! Le Seigneur a le pouvoir de nous rendre notre joie de vivre, notre intérêt pour les choses et nos capacités cérébrales !

    La toute première chose que nous pouvons entreprendre est de faire un bilan de santé. Un certain nombre de dépressions ont une origine purement physique. Cela peut-être la conséquence d'une autre maladie, ou d'une importante carence nutritionnelle.

    Si cela ne suffit pas, il faudra rechercher une cause psychologique. C'est cela que je développerai dans les parties à venir.
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Si la mer se déchaîne,
Si le vent souffle fort,
Si ta barque t’entraîne,
N’aie pas peur de la mort.

Il n’a pas dit que tu coulerais
Il n’a pas dit que tu sombrerais
Il a dit: allons de l’autre bord !

Extrait du chant "Si la mer se déchaîne"
Lydia Lelong

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