Avant, j'avais des principes, maintenant, j'ai des enfants...

Si tu es maman, tu connais certainement cette maxime, n'est-ce pas ?
Personnellement, j'ai mis du temps avant d'en saisir vraiment le sens.
Avoir des principes, c'est important, non ? On ne peut pas éduquer au petit bonheur la chance, traiter son bébé n'importe comment, laisser son enfant faire n'importe quoi, quand même ! Je veux être la meilleure maman possible. Alors ça m'étonnerait que je laisse tomber tous mes principes quand j'aurai des enfants,... Voilà à peu près ce que je pensais avant. Et peut-être même encore après mon premier enfant.

Je suis surprise maintenant de voir combien de choix je condamnais après mon premier enfant, et que j'ai faits moi-même pour mon deuxième enfant. Et ce sera encore très certainement différent avec ce petit troisième qui arrive...

Voici la définition d'un principe selon le dictionnaire Larousse : "Règle définissant une manière type d'agir et correspondant le plus souvent à une prise de position morale"

En fait, le problème d'un principe, c'est qu'à nos yeux, c'est LE bon choix. L'UNIQUE bonne manière de faire, et que tous ceux qui ne font pas ce choix sont dans l'erreur. Cela nous conduit au jugement.

Ce sont nos principes qui peuvent nous pousser à penser :
"Quel enfant mal élevé ! Si j'étais à la place de ses parents, je ferais,..."
"Elle, c'est une extrémiste, elle dort avec son bébé ! Jamais je ne ferai une chose pareille !"
"Elle le laisse regarder la télévision à 2 ans ! Elle est folle !"
" Quoi ? Mon bébé réclame encore à manger ? Ah non, je ne peux pas lui donner maintenant, ça ne fait même pas 2h qu'il a pris pour la dernière fois !"

... ou à donner des conseils aux autres :
"Tu ne devrais pas la prendre au moindre pleur, tu vas la rendre capricieuse !"
"Je te conseille de l'allaiter, c'est bien meilleur pour sa santé !"
" Il ne faut surtout pas que tu cèdes, il doit savoir que c'est toi qui commandes !"

Tant que nous avons des principes, nous ne pouvons pas être une aide précieuse pour nos amies. Nous ne pouvons pas être à l'écoute de leurs difficultés parce que nous pensons avoir LA solution, savoir mieux qu'elles ce qu'il faudrait qu'elles fassent.

La maternité nous change petit à petit et c'est une belle chose. Nous abandonnons peu à peu nos principes et nous réalisons que "ah oui, moi aussi je faisais comme elle pour mon premier enfant. Maintenant, je ne ferais plus de cette façon, mais je comprends pourquoi elle fait ce choix, puisque qu'à l'époque, je faisais pareil".

Abandonner nos principes, ce n'est pas renoncer à faire des choix. Il est bon de faire des choix pour notre famille et nos enfants. Mais l'expérience de la vie nous apprend à être plus humble et à ne plus considérer nos choix comme les uniques bons choix que tout le monde devrait faire. A voir la diversité comme une richesse et à respecter nos différences. A arrêter de juger, en fait.

A ce moment-là, nous pouvons être à l'écoute des autres, essayer de les aider à notre mesure tout en étant conscientes que ce que nous disons ne répondra peut-être pas à leur besoin ; leur partager notre expérience et nos choix, les leçons que nous avons apprises tout en précisant que nous n'avons pas eu tous les enfants de la terre, et surtout que nous n'avons pas eu leur enfant et que ce que nous disons n'a aucune valeur universelle.

Finalement, c'est bien plus beau d'avoir des enfants que d'avoir des principes,...